Les électrons, comme la plupart des êtres humains, s’associent par paire pour former des couples. Lorsqu’un atome comporte un électron « célibataire », c’est-à-dire non apparié parce qu’il en a gagné ou perdu un, on dit que cet élément est un radical libre. Ces substances sont très importantes, car elles deviennent alors, du fait de cet électron célibataire, très réactives (Figure 1).

Figure 1 : Radicaux libres et anti-radicaux libres.

Formation des radicaux libres

Un exemple au niveau biologique est la molécule de dioxygène qui gagne un électron lors de la respiration cellulaire pour conduire au radical superoxyde. C’est ce nombre impair d’électrons qui rend la molécule instable. Celle-ci cherchera alors à capter ou céder un électron à une autre molécule de son entourage, aboutissant à une forme de réaction en chaîne appelée stress oxydant.

Les radicaux libres sont souvent représentés avec un point en exposant, qui symbolise cet électron isolé particulièrement réactif (Figure 2).

Formation des radicaux libres
Figure 2 : Formation des radicaux libres

Ce stress oxydant provoque de nombreux dégâts dans les tissus, les organes, et peut même altérer l’ADN. Elle est impliquée dans de nombreuses maladies comme la cataracte, l’arthrite, les maladies cardio-vasculaires ou les cancers.

Au niveau cutané, les radicaux libres sont considérés comme une des causes du vieillissement tissulaire, en particulier en ce qui concerne l’apparition des rides de la peau. Ils sont formés par une exposition aux rayons UV, ou par les bactéries symbiotiques qui vivent naturellement à la surface de l’épiderme. L’introduction d’anti-radicaux libres (ou antioxydants) dans de nombreuses crèmes a pour objectif de combattre les effets délétères des radicaux libres.

Défenses naturelles contre les radicaux libres

Heureusement, l’organisme peut lutter contre les radicaux libres grâce à des systèmes de défense, constitués par des :

  • Antioxydants issus de l’alimentation : c’est le cas par exemple des caroténoïdes, ou des vitamines C et E, qui sont d’excellents antioxydants.
  • Enzymes capables de les neutraliser : La glutathione peroxydase ou l’enzyme antioxidant responsive element (ARE) jouent ce rôle-là.

Ne pas confondre radical libre et ion. Au premier abord, ces deux notions peuvent paraitre comparables voire identiques, mais elles sont en réalité très différentes. En effet, un ion est forcément chargé, car il n’y a pas le même nombre de protons que d’électrons. Un radical libre en revanche, peut être neutre ou chargé : tout dépend du nombre de ses électrons par rapport à celui des protons présents au niveau du noyau.

Huiles essentielles antioxydantes

Certaines huiles essentielles sont également d’excellents antioxydants (1). Elles agissent à deux niveaux (Figure 4) :

  • Action antioxydante directe : par une neutralisation directe des radicaux libres déjà formés (eugénol, menthol, carvacrol, thymol, 1,8 cinéole, salicylate de méthyl, γ-terpinène). L’huile essentielle d’ail (Allium sativum), de par les composés soufrés qu’elle contient, présente une forte activité antioxydante ; malheureusement son odeur est au moins aussi désagréable que son potentiel thérapeutique…
  • Action antioxydante indirecte : par une activation des mécanismes cellulaires de neutralisation des radicaux libres (cinnamaldéhyde, citral, safranal). Par ailleurs, les huiles essentielles de carvi, fenouil, ou gingembre permettent de stimuler les systèmes antioxydants intrinsèques à la cellule.
Action antioxydante des huiles essentielles
Figure 4 : Action antioxydante des huiles essentielles

Malgré cette action isolée des molécules aromatiques, on ne peut pas réduire l’action antioxydante d’une huile essentielle à l’un de ses composés, même s’il est majoritaire. Il existe là encore, une activité synergique des différents COV contenus dans une HE (3).

Tomaino et son équipe, dans leur étude de 2005 (4), ont comparé le potentiel antioxydant de plusieurs huiles essentielles. Ils ont établi le classement suivant : clou de girofle > cannelle écorce > noix de muscade > basilic > origan compact > thym à thymol.

L’utilisation de ces huiles essentielles est donc particulièrement indiquée lorsque l’on cherche à neutraliser un excès de radicaux libres, et à limiter leurs effets délétères.

Mise en garde : Activité antioxydante et cancers

Malgré le rôle protecteur contre les cancers des antioxydants, il faut être vigilant quant à l’utilisation de ces huiles essentielles pendant une chimiothérapie ou une radiothérapie, car leur effet protecteur pourrait également s’appliquer aux cellules cancéreuses censées être éliminées par le traitement (2).

  1. Raut, J. S., & Karuppayil, S. M. (2014). A status review on the medicinal properties of essential oils. Industrial Crops and Products, 62, 250-264.
  2. Tisserand, R., & Young, R. (2013). Essential Oil Safety-E-Book: A Guide for Health Care Professionals. Elsevier Health Sciences.
  3. Amorati, R., Foti, M. C., & Valgimigli, L. (2013). Antioxidant activity of essential oils. Journal of Agricultural and Food Chemistry, 61(46), 10835-10847.
  4. Tomaino, A., Cimino, F., Zimbalatti, V., Venuti, V., Sulfaro, V., De Pasquale, A., & Saija, A. (2005). Influence of heating on antioxidant activity and the chemical composition of some spice essential oils. Food chemistry, 89(4), 549-554.
Huiles essentielles antioxydantes

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